« J'ai toujours aimé cuisiner. À Lyon, mes parents aimaient recevoir autour de bons repas. Ma soeur est cuistot, ainsi que mon neveu. » À 57ans, à l'âge où certains pensent à la retraite, Alain Crivelli passe son CAP.
C'est après un licenciement économique, il y a un an. Il a alors décidé de se consacrer à sa passion et de devenir animateur culinaire. « Mais j'ai besoin d'un diplôme pour être pleinement légitime. »
Alain Crivelli a connu plusieurs vies professionnelles. Il a été mousse dans la Marine nationale dès 16ans, comme radioélectricien. Il a été formé à plusieurs spécialités mais non reconnues. Dix ans plus tard, de retour dans la vie civile, il travaille dans la publicité. En « agitateur d'idées », il avait aussi lancé un guide des restaurants de Brest.
Puis, il s'est spécialisé dans la communication. Il a notamment officié au sein du club de basket, L'Étendard et du Stade Brestois.
« J'ai appris la cuisine en autodidacte. » Pour autant, malgré son manque d'expérience et de théorie, Alain Crivelli a de l'audace. Il participe à plusieurs émissions de TV. Un Dîner presque parfait sur M6 en 2011. Météo à la carte sur France 3. Master Chef sur TF1 l'an passé. Tébéo avec Yvon Etienne, etc.
Mais, il lui manquait des bases ! Dans le cadre d'une reconversion professionnelle et d'un congé individuel de formation, il est donc retourné à l'école...
Depuis sept mois, Alain Crivelli suit une formation au CLPS (Coopérer pour la formation sociale). Ce centre de formation est installé dans les anciens locaux complètement rénovés d'Alcatel, à Kergaradec. Il forme les salariés et les demandeurs d'emploi dans le cadre de la formation continue.
Dans une promo de huit apprenants âgés de 22 à 57 ans, Alain Crivelli y a trouvé son bonheur : les 500 recettes de la « bible » du parfait cuistot ; les techniques de cuisson, de pâtes, de découpe, etc.
ll a aussi effectué deux stages: chez Yvon Morvan, (chef étoilé à l'Armen), au Vioben, et chez David Bergot, chef du restaurant Nautilus à l'Océania. « J'y ai appris le travail en temps réel. L'excitation du travail bien fait ! »
Cette formation lui a beaucoup apporté. « J'ai appris les bases qui me manquaient cruellement. » Il ajoute : « L'osso-buco, je le fais mieux et plus vite. Je comprends ce que je fais ! » Et puis, « j'ai aussi appris à découper des carottes comme il faut ! Je suis devenu plus carré, moins bordélique. »
Son travail a été apprécié. « Il est assidu et passionné », apprécie Eric Havet, son formateur principal.
La semaine dernière, dans une épreuve pratique du CAP, il a dû réaliser un saucisson en pâte briochée. Une épreuve difficile. « C'est une pâte qu'il faut travailler longtemps et réussir à faire monter. » Également au menu: un navarin avec des légumes tournés, découpés de façon décorative.
Pour les résultats d'examen, il lui faudra « mariner » jusqu'au 27juin...